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Sergent Jean Lavayssière
8 juin 2014

Le sergent Lavayssière héros Le Sidi-Brahim

 

Qui était Jean Lavayssière

 

Dans la cassette en acajou contenant la carabine d'honneur (*) offert par le prince royal, après le combat de Sidi-Brahim, il y avait 1.000 francs en pièces de 5 francs dans 10 petites cases.

 Après l'avoir félicité , le général Cavaignac déclara devant le front des troupes :  « Sergent Lavayssière, au non du Roi et du Prince Royal, en récompense de votre belle conduite dans la retraite du Marabout de Sidi-Brahim, dont vous êtes le héros, je vous fais la remise d'une carabine d'honneur en échange de celle qui a été sauvé par vous. Sergent Lavayssière, vous avez bien mérité de la Patrie !. »

 La duchesse d'Orléans réclama le fanion tricolore devenu une loque et la carabine d'ordonance rapportée par le héros. Elle fit placer le fanion et la carabine dans la chambre du duc d'Orléans aux Tuilleries.

 

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 A la révolution de fèvrier 1848, la chambre fut respectée . La carabine resta en possession de la famille d'Orléans mais le fanion de Sidi-Brahim avait disparu.

 Lavayssière assista à toutes les cérémonies militaires en l'honneur des combattants de Sidi-Brahim.

 A sa libération, le 31 décembre 1848, Lavayssière est libéré au bout de 6 années de loyaux services au 8e bataillon de Chasseurs. Il rentre en France, à Marseille, puis à Castelfranc. Le 23 mai 1849 il épouse Rose Pages. De ce mariage il eut trois filles : la première Maria, née à Castelfranc le 23 mars 1850, qui avait épousé Faideau, forgeron à Poitiers et mourut le 17 avril 1878, ayant eu un fils mort en cochinchine, et une fille Celina, femme de M. Delfour, cultivateur à Castelfranc. La seconde fille Sara, née à Capdenac (Aveyron) , le 27 juillet 1852, épousa le 25 avril 1876 Auguste Lafon, ex-sergent qui avait fait la campagne de 1870-1871 et mourut le 30 novembre 1911. La veuve Sara Lafon , née Lavayssière, habitait Castelfranc, gardienne fidéle de la carabine du héros ; elle eût un fils, Raymond Lafon, né à Castelfranc le 22 décembre 1885, qui fut sergent au 8e bataillon de chasseurs à pied à Amiens.

Lavaissière eut enfin une troisième fille, Célina, née à Capdenac le 24 mai 1855, qui avait épousé M. Attendu à Castelfranc, et mourut le 8 septembre 1879.

 Jean Lavayssière est signalé comme un opposant aux idées républicaines ; il est soupçonné d'être attaché aux traditions royalistes. Le Gouvernement impérial en 1852 vint en aide à ce héros et lui offre une place d'éclusier sur le canal du Lot, à Arelles (Aveyron) et à Douelle en 1856 (Lot) et ceci durant une période de quatorze ans.

 Notre héros à du mal à se réadapter à la vie civile, il est nerveux, violent, d'un caractère difficile ; au cours d'une discussion avec un de ces chefs qui lui faisait une observation, Lavayssière le saisit et le jeta dans le canal. Lavayssière est suspendu de ses fonction en 1863.

 Il n'a plus de ressource, sauf ces 250 de sa Légion d'Honneur. Il retourne à Castelfranc et pour élever ses trois filles il devient viticulteur. La vente de son vin lui procure 1.500 francs par an. Dans le même temps, il est engagé comme garde suise dans l'égise de Castelfranc.

 De 1876 à 1880, Lavayssière connait la misère, le manque d'argent, le phylloxéra à ravagé ses vignes. Il perd son père en 1879. En 1882 , il perd son épouse.

 Jean est seul, désemparé, anéanti ; il est menacé de cécité. Le 13 juin 1883 au soir, sous la flamme tremblante d'une bougie, il prend sa plume, et écrit au Chancelier de la Légion d'Honneur, le général Fèvrier. Il rappelle qu'il a planté le drapeau français sur le Marabout de Sidi-Brahim, il dit aussi qu'il vient de perdre un œil ; et qu'il n'a que que 250 francs pour vivre. Il demande également son admissionà l'hôpital des Quinze-Vingt à Paris afin d 'être soigné. Cinq jours après le général Fèvrier lui faisait parvenir son admission gratuite aux Quinze-Vingt et la somme de 80 francs pour son voyage. Par les journaux qui signalent son arrivée, les chefs de bataillons de chasseurs à pied sont prévenus. Tous organisnt pour lui plusieurs banquets . Il est invité souvent en 1883 dans son bataillon au 8e chasseurs à pied.

 Partout il est fêter, il est reçu dans la nouvelle garnison du 8e bataillon, à la citadelle d'Amiens. Le bataillon entier lui présente les armes au son de la marche de Sidi-Brahim.

 A son départ, tous les chasseurs lui crient «  Vive Lavayssière »

 Il réintègra ensuite le Quinze-Vingt le 8 février 1883 où il subira avec succès une opération pratiquer par le docteur Fieuzal qui lui assurera la conservation de son œil.

 A sa sortie la solidarité chasseurs fonctionne, les 30 bataillons de chasseurs ouvraient une souscription en faveur du héros. Avec le capital reçu il fut constitué une rente viagère à Lavayssière. Notre héros était tiré de la misère.

 Lavayssière regania Castelfranc où il vécut auprès de sa fille et de son gendre. Il passait pour être un homme bon et généreux, tenace et têtu.

 Il mourut le 4 juillet 1892 à Castelfranc . Dans son délire il luttait contre les ennemis qui voulaient lui arracher des mains le drapeau qu'il avait planté sur le Marabout de Sidi-Brahim.

 Il fut enterré dans le petit cimetière de Castelfranc. A la fin de l'année 1892, un percepteur du Lot, ancien chasseur, essaya d'organiser un comité en vue d'élever un monument à Lavayssière. Un député éleva le ton, disant que Lavayssière ne méritait pas que l'on fasse quelque chose. Le comité fut dissous ; pendant 18 ans la tombe du héros Lavayssière.

 Le 31 octobre 1909 au banquet parisien de la Sidi-Brahim organisé par l'Union des Sociétés de chasseurs à pied, le commandant Caffier du 8e Bataillon, signal que la tombe de Lavayssière est en état d'abandon.

 Aussitôt un comité d'initiative est créé, il comprend le général Brun, minitre de la guerre (1909-1911). M. Albert Sarrault, député, sous-secrétaire d'Etat, 50 bataillons de chasseurs à pied et alpins souscrivent, 44 sociétés d'anciens chasseurs, 70 anciens chefs de bataillons, 65 officiers de l'active et de réserves, les musiciens et la chorale du 7e régiment de Ligne de Cahors. Souscrivent également les amicales : Les originaires du Lot à Paris, ceux de Bordeaux et les cadets du Quercy.

 Il est décidé d'élever un monument de 5 mètres de hauteur au héros, le sergent Lavayssière.

 C'est M.Rouge, architecte et statuaire de Cahors qui réalisera ce monument.

 De son côté, dans sa séance du 13 mars 1911, la commission départementale avait renvoyé au Conseil général, accompagné d'un avis très favorable, la demande de subvention présentée par la Commune de Castelfranc en vue de l'aider dans la dépense sésultant des fêtes données à l'occasion de l'inauguration du monument élevé à la mémoire du sergent Jean Lavayssière.

Le Conseil municipal de Castelfranc a voté à cet effet un emprunt de 800 francs et sollicite de l'Assemblée départementale une subvention aussi élevé que possible pour pourvoir à la dépense des fêtes données à l'occasion de l'inauguration du monument.

Je prie le Conseil général de vouloir bien statuer.

 Le 7 mai 1911, à Castelfranc, le monument est inauguré. Les restes de Lavayssière est transféré du petit cimetière et placé sous le monument ; au sommet de celui-ci figure le buste du héros. Un bas-relief représente le vaillant soldat luttant contre les Ouled-Ziri.

 Anatole de Monzie (Député de Cahors)termine son discours d'inauguration en disant :  «  Il ne manque qu'au bon soldat qu'une épittaphe véridique, je la voudrais ainsi conçue : '' Ici repose Jean Lavayssière qui n'eût pas les vertus d'un éclusier ni d'un suisse, mais qui fut un héros'' »

 (*) Cette carabine avait été envoyée au 8e bataillon de chasseurs et à l'Exposition universelle de 1900, où elle a figuré dans les souvenirs rétrospectifs de l'Armée. En 1911, cette carabine était gardée par sa seconde fille, Sara. Aujourd'hui,cette carabine est actuellement au Musée de l'Empéri, à Salon-de-Provence (inauguré le ? ). Ce Musée à crée pour mettre en valeur l'exceptionnelle collection de souvenir historiques et militaires de Raoul et Jean Brunon. Dans une vitrine, trois événements des années 1843 à 1845 retiennent l'intérêt de la vitrine suivante : la prise de la smalah d'Abd el-Kader, la bataille de l'Isly et le combat de Sidi-Brahim. La pièce la plus intéressante est la carabine d'honneur offerte par le duc d'Orléans au caporal Lavayssière, du 8e bataillon de chasseurs d'Orléans, seul survivant du combat de Sidi-Brahim qui soit revenu avec son arme

 Procès verbal de l'exhumation des restes du sergent Lavayssière (copie numérisée)

Le 5 mai 1911, à 2 h. et demi, en présence des membres de la famille, de M. Pailhas maire de la commune de Castelfranc (Lot), du Capitaine Wapler du 19e Bataillon de chasseurs, président du comité du monument, du lieutenant Soury du 13e bataillon de chasseurs, du lieutenant de Juncarot du 7e d'Infanterie, ancien lieutenant du 21e bataillon de chasseurs, de M. Rougé statuaire et de nombreux habitants de la localité, la dépouille mortelle du sergent Lavayssière a été exhumée du cimetière de Castelfranc.

Les restes glorieux du héros de Sidi-Brahim, placés dans un drapeau tricolore, ont été enfermés dans un cercueil de dimensions réduites et placés sous le monument élevé sur la place publique (arrêté préfectoral du 5 mai 1911.)

Sur l'autorisation de la famille et de Madame Lafon, fille de Lavayssière, quelques ossements ont été remis au Capitaine Wapler du 19e Bataillon, pour être distribués à quelques bataillons de chasseurs et à quelques personnes qualifiés pour en recevoir. Ces restes sont au nombre de dix-huit, plus quelques débris infimes, pour que plus tard aucun doute ne puisse exister, ces restes ont été classés et étiquetés par le médecin major Randon du 7e d'Infanterie et la liste des détenteurs a été dressés ci-dessous.

                                                                                                                  Fait à Cahors , le 5 mai 1911.

                                                                                                                  Signé : Wapler, Soury, de de Juncarot

 Je soussigné Wapler Edouard, chef du bataillon territorial, Chevalier de la Légion d'Honneur, certifie que l'extrémité de la clavicule gauche désignée au procès-verbal et portant le n° 5, a été remise par mes soins, le 28 juillet 1912, au Commandant Richard, commandant le 25e bataillon de chasseurs à pied, à Saint-Mihel.

                                                                                                                  Divonne-les-Bains, le 28 juillet 1912

                                                                                                                  E, Wapler

 

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